Crédit photo : Demna Gvasalia pour la collection Été 2023 © Balenciaga
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Crédit photo : Demna Gvasalia pour la collection Été 2023 © Balenciaga
Crédit photo : Demna Gvasalia pour la collection Été 2023 © Balenciaga
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ?» C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ? » C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ?» C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
Crédit photo : Demna Gvasalia pour la collection Été 2023 © Balenciaga
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ?» C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ?» C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ?» C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ?» C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ?» C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ?» C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<link-text>Audacieux<link-text> ne se suffit certainement pas de ce grand mot qu’est "l’Actualité". D’abord parce qu’il n’en a aucunement la prétention mais davantage encore parce qu’il aurait tendance à s’écarter de l’absolu cynisme des JT télé et autres oppressantes sources d’information. Il s’agissait peut-être et avant tout de raconter les arts et ceux qui s’imprègnent du monde avec créativité et intelligence. Mais ces tendances oppressantes qui tendent à définir notre actualité s’attardent aussi à biaiser parfois notre rapport au temps. Parce qu’à force de nous saisir avec œillères des titres putaclic et aguichantes éditions spéciales du 20h, nous aurions tendance à oublier que l’avenir est incertain par essence ; imprévisible. C’est bien en cela qu’il nous est si déroutant.
À juste titre, plus d’une chose nous pousse à comprendre demain comme un drame omnipotent, une fin en soi pour certains, parce que d’un point de vue - que vous jugerez radical ou non - nous n’aurions plus vraiment la mainmise. « S’il n’était pas déjà trop tard ? » C’est cette question qui hante bon nombre d’entre nous. Parce qu’à travers cet optimisme mis à rude épreuve - peut-être le déni, disons-le - il y a surtout l’envie d’espérer. Croire au changement parce qu’il y a peut-être en cela le fondement des arts et de la création ; autrement du design et de ces applications.
Alors, l’avenir est-il si imprévisible que cela ? Si Jean Jouzel définissait 30 ans plus tôt nombreuses des transformations climatologiques actuelles, ne renforçait-il pas, lui et ses confrères, le déterminisme marqué d’une période qui se voulait et se veut, encore aujourd’hui, libre et indépendante ?
Sombre pessimisme ou optimisme alarmant, depuis le début du monde moderne les artistes se saisissent du large spectre de l’avenir et des questionnements qui en découlent. Il y a peu, certains m’ont parlé des centennials et de leurs préoccupations. J’ai repensé à Rick Owens, <link-text>Glenn Martens<link-text>, Margiela et à la dernière Fashion Week, voici mon compte-rendu.
<p-title>Avant Apocalypse<p-title>
Le terme a été amené par Mandy Lee, une ‘vulgarisatrice analyste tiktokeuse’ plutôt appréciée par la presse spécialisée. Imaginez la dernière saison de la série Dark, le film Dune ou l’esprit Mad Max. L’Avant Apocalypse, c’est un peu l’avant-garde mais à l’aube de la fin du monde, un jeu de temps - et de mots - entre un look futuriste un tantinet sombre, un mélange entre passé et 'no futur', entre l’acceptation et l’inquiétude, la délivrance et l’oppression et dans la lignée des courants subversifs de la mode. On pense ainsi à la singularité de Rick Owens, à l’anticonformisme de Margiella ou au mouvement antifashion des années 90. D’abord, on priorise la récup ou cette tendance de <link-text> l’upcycling<link-text>. Alors on crée avec ce que l’on a déjà, on détourne d’anciennes tenues parce que de toute façon il n’y a pas de futur et on s’adapte aux dernières chutes de tissus de la maison pour ne rien gaspiller. On optimise même jusqu’à se contenter d’une épingle ou d’un fragile bouton pour fermer un décolleté. Jacquemus l’avait prôné pour son défilé La Montagne en juin dernier.
Parfois, on revisite l’esprit Pop art, on provoque en superposant à outrance comme une bonne vieille dénonciation du monde consumériste. On transgresse les basiques en guise de protestation avec des entailles style survivaliste et en bouleversant les silhouettes avec démesure et asymétrie parce que tout est trop, absurde et déroutant.
<p-title>La Fashion Week avant l'apocalypse<p-title>
Il faut bien l’avouer, si cette esthétique n’est pas fièrement novatrice, cette année, la Fashion Week de Paris s’orientait, de fait, vers cette mouvance à questionner notre futur. On citera notamment Demna Gvasalia pour Balanciaga qui proposait ses créations dans un champ de boue aux allures d’un décor de tranchées et autres lourdes connotations. Si l’art de Gvasalia souffre trop souvent des rapides vulgarisations qui réduisent, pour sûr, ses intentions, c’est parce que l’artiste est connu pour ses notes d’intention volontairement assez pauvres. Faute d’indications donc, il faudra user de son instinct primaire pour se saisir du défilé, comme dans ces scénarios de fin du monde suggerés par la maison.
Surtout, on notera que le designer fuyait la guerre en Géorgie en 1993 pour se réfugier notamment en Russie et en Ukraine avant de s’installer en France. Un regard qui tend davantage à être le reflet d’une réalité que certains s’offrent volontiers le luxe d’oublier en cherchant leur nouvelle garde-robe. On est loin de la simple provocation qui colle souvent à la peau du créateur.
Autre artiste à illustrer l’ambiance postapocalyptique à la Fashion Week de Paris : Olivier Rousteing pour Balmain.
C’était peut-être l’événement incontournable pour le grand public puisque lui aussi était convié au défilé. Près de 6 000 personnes avait acheté leurs places donc pour assister à la troisième édition du Festival Balmain. La maison liait ainsi sa collection prêt-à-porter homme et femme à la haute couture. 115 looks qui arpentaient la scène dans des silhouettes futuristes.
Et tandis que l’on parle de futur, Olivier Rousteing nous montre ce qui paraît intemporel. Des grandes œuvres de la Renaissance jusqu’à la chanteuse Cher qui clôture le défilé à 76 ans et sur son tube Strong Enough ou encore à travers l’approche plastique et l'idée de durabilité abordée dans les matériaux, le directeur artistique esquissait une seconde lecture d’une mode fracturée entre héritage du passé, tourments du présent et enjeux du futur.