S.S.DALEY, ARTS CRAFTS ET GENDER FLUID
23/9/2022

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Par Clément Rigaud
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Par Clément Rigaud
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10/10/2023
Par Clément Rigaud

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ÉDITO

Le sens du beau

10/10/2023
Par Clément Rigaud
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10/10/2023
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10/10/2023
Par Clément Rigaud
Si il y a bien une chose qu'on n'a cessé de me répéter c'est qu'on n'arrivait jamais à suivre l'actualité de DÉSABUSÉ. Désormais vous n'avez plus d'excuses, tout est dans Audacieux ! Ou alors c'est peut être moi qui cherche des excuses pour me faire moi-même de la promo... Qui a dit que c'était interdit ?  C'est mon magasine alors je fait ce que je veux... love u

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ÉDITO

Le sens du beau

23/9/2022
Par Clément Rigaud
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Audacieux, le magazine par Désabusé Paris

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10/10/2023
Par Clément Rigaud


<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?



<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?

<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.



L,
Lesbienne, une femme éprouvant une attirance sexuelle envers une femme.

G, Gay, un homme éprouvant une attirance sexuelle envers un homme.

B, Bi, une personne ayant une attirance sexuelle envers deux, plusieurs ou tous les genres.

T, Trans, une personne dont l'identité de genre ne correspond pas au genre assigné à la naissance.
("Trans", c'est qu'on entend quand on parle de l'identité de quelqu'un, pas d'amalgame, ce n'est absolument pas une orientation sexuelle.)

Q, Queer. C'est un terme large qui englobe l'ensemble des personnes ayant une sexualité ou une identité de genre différentes de l'hétérosexualité ou de la cisidentité.

I, Intersexe. Ce terme ne désigne ni une orientation sexuelle ni une identité de genre. Il désigne les personnes qui sont anatomiquement né ni homme, ni femme. Le mannequin Hanne Gaby Odiele par exemple, qui a posé pour Chanel, Dior, Vuitton et j'en passe.. a révélée être intersexe. Elle était née "garçon" avec un chromosome X et un Y mais ressemblait à une fille. Son corps était résistant aux androgènes, des hormones qui stimulent le développement et le maintien des caractères mâles chez les vertébrés comme l'Homme.

A, Asexuel, une personne n'ayant pas d'attirance physique et|ou revendiquant ne pas ressentir le besoin de s'engager dans des relations sexuelles.

Q, Questioning, une personne qui se questionne sur sa sexualité.

P, Pansexuel, une personne pour qui l'identité de genre d'une personne n'a pas d'impact sur son attirance.



edito audacieux
23/9/2022
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S.S.DALEY, ARTS CRAFTS ET GENDER FLUID

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<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

S.S.DALEY, ARTS CRAFTS ET GENDER FLUID

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?


<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.

Et en cette période d’incessants élans de faux espoirs, je vous propose de nous échapper, de me suivre et de découvrir avec moi les jeunes artistes d’aujourd’hui et de demain. Et parce qu’elle le disait si bien «il y a une différence entre expliquer ce que tu fais et le montrer», je vous invite surtout à découvrir le premier épisode d’Allusion, disponible dimanche 6 juin sur Spotify.

Alors oui, pour tous ceux qui suivent, ne serait-ce qu’un tout petit peu, l’actualité du studio, vous l’aurez compris, c’est avec celle qui m’a suivi pendant deux grosses semaines en Bretagne que j’amorce cette initiative : j’ai nommé ClemClem.

Et bien oui, c’est peut-être l’unique conseil qu’AUDACIEUX peut vous donner, après avoir ouvert les yeux, refermés les et ouvrez les oreilles.

Allusion le podcast disponible juste ici
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"N'aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau"

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?


<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?


Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?


"N'aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau"

"N'aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau"

"N'aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau"

"N'aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau"

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<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?


Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?


"N'aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau"

"N'aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau"

"N'aie rien chez toi que tu ne saches utile ou que tu croies beau"

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S.S.DALEY, ARTS CRAFTS ET GENDER FLUID
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Vous avez ressorti ce bon vieux lecteur CD qui date de 30 ans et que vous avez retrouvé en faisant du rangement parce que oui, vous avez fait du rangement. Et comme d’un esprit un peu trop nostalgique, vous vous laissez guider par le son des écouteurs. Ah... C’était la belle époque.
Vous regardez par la fenêtre pour capter une nuance de sociabilité mais en tournant ne serait-ce que légèrement la tête, vous faite sauter le disque. Alors ? Qui tiendra le plus longtemps ? Vous, ou ce bon vieux The Razors Edge d’AC/DC ?
Vous l’aurez compris, DÉSABUSÉ soutient la création et si je parle de Veillée, c’est parce que SUSPENSION reprend le même schéma : soutenir les jeunes artistes émergents. Et si toutefois vous aviez besoin de quelque chose d’encore un plus plus frais, de plus «désabusé», la RADIO est toujours disponible, elle aussi sur spotify.

Bref, si vous avez besoin de musique pour tenir bon en ce troisième incessant confinement ; parce qu’appelons un chat un chat : nous ne pouvons rien faire donc nous sommes bien « confinés » ;  et bien vous pouvez tout de même être sur d'une chose : vous trouverez forcement chaussure à votre pied, du moins en attendant de se voir en live...
Un rythme que la plupart des acteurs du domaine associatif ont du mal à suivre et c’est bien normal. Alors après le report de l’édition de 2020, la Fédération Musicale de Savoie réouvre ses portes à l’ensemble de ses adhérents pour l’édition de 2021. On se donne donc rendez-vous le samedi 26 juin pour parler design et communication associative.

Et quand le graphisme rime aujourd’hui avec pollution visuelle, que de réelles initiatives qui font du bien se noient aux cotés d’attrapes rêves bouffeurs d’argents et que certains acteurs importants de la vie culturelle succombent à la vie numérique bien trop abstraite pour eux, prendre la parole, éduquer, sensibiliser, ouvrir le regard, devient une réelle action sociale, d’une importance toute particulière pour chaque vrai designer.

Laisse

<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.

S.S.DALEY, ARTS CRAFTS ET GENDER FLUID

<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.



L,
Lesbienne, une femme éprouvant une attirance sexuelle envers une femme.

G, Gay, un homme éprouvant une attirance sexuelle envers un homme.

B, Bi, une personne ayant une attirance sexuelle envers deux, plusieurs ou tous les genres.

T, Trans, une personne dont l'identité de genre ne correspond pas au genre assigné à la naissance.
("Trans", c'est qu'on entend quand on parle de l'identité de quelqu'un, pas d'amalgame, ce n'est absolument pas une orientation sexuelle.)

Q, Queer. C'est un terme large qui englobe l'ensemble des personnes ayant une sexualité ou une identité de genre différentes de l'hétérosexualité ou de la cisidentité.

I, Intersexe. Ce terme ne désigne ni une orientation sexuelle ni une identité de genre. Il désigne les personnes qui sont anatomiquement né ni homme, ni femme. Le mannequin Hanne Gaby Odiele par exemple, qui a posé pour Chanel, Dior, Vuitton et j'en passe.. a révélée être intersexe. Elle était née "garçon" avec un chromosome X et un Y mais ressemblait à une fille. Son corps était résistant aux androgènes, des hormones qui stimulent le développement et le maintien des caractères mâles chez les vertébrés comme l'Homme.

A, Asexuel, une personne n'ayant pas d'attirance physique et|ou revendiquant ne pas ressentir le besoin de s'engager dans des relations sexuelles.

Q, Questioning, une personne qui se questionne sur sa sexualité.

P, Pansexuel, une personne pour qui l'identité de genre d'une personne n'a pas d'impact sur son attirance.



LGBT+ : découvrir le monde qui nous entoureLGBT+ : découvrir le monde qui nous entoure
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Un article du magazine Audacieux



<intro-body>C’était la neuvième édition du Prix LVMH pour les jeunes créateurs de Mode et un profil est sorti du lot, pour cause, il est lauréat. Steven Stokey-Daley remporte le prix LVMH 2022 avec une marque assurément anglaise puisqu’elle joue sur ses connotations. Plus largement, elle fait référence à un mouvement artistique lui-même anglais et initiateur de tant de ces choses qui nous paraissent actuelles tandis qu’elles influent sans doute depuis plus d’un siècle. On parle d'un mouvement qui n'aurait peut-être pas rimé avec mode à l'origine, une approche de design avant même que la discipline ne soit conscientisée : le Arts and Crafts ou comment la marque S.S.DALEY s'en imprègne.<intro-body>

‘’A star is Born", c’étaient les derniers mots des Beaux-Arts magazine de septembre pour parler du lauréat du prix LVMH de cette année. Vous l’avez peut-être déjà vu, peut-être - du moins - avez vu ses tenues puisque la quasi-totalité de sa première collection figure dans le clip "Golden" d’Harry Styles.

C’est beau, tantôt même intelligent, c’est anglais, subtilement décalé mais c’est surtout inspiré et donc inspirant.

Parce qu'au détour d’une forme d’authenticité - si ce n’est spontanéité - Steven Stokey-Daley prône l’imagerie anglaise dans l’esprit de l'Époque Victorienne et dans le large héritage d’un certain mouvement, lui-même anglais, le Arts and Crafts.

Aujourd’hui dans <link-text>Audacieux<link-text>, l’association entre <link-text>Mode<link-text> et <link-text>Inspiration<link-text>, c’est l’art, l’artisanat et le <link-text>genderfluide<link-text>, c’est signé S.S.Daley, prix LVMH 2022.

<p-title>ARTS AND CRAFTS<p-title>

Certains l’associent à l’Art Nouveau en France et en Belgique mais c’est bien plus large que cela.

Le Arts and Crafts et peut-être davantage une philosophie, une approche plus globale que simplement artistique ; sociale, sociétale, presque sociologique et initiée à la fin du XIXe en Angleterre.

Si vous suivez la série <link-text>Inspiration<link-text>, vous l’aurez compris, les prémices du design sont étroitement ancrées à certaines révolutions. Le design moderne puise, pour sûr, de la Guerre mais certaines dynamiques qui l’influaient voyaient déjà le jour un peu plus tôt.

Le mouvement prend pied sur ce même schéma type de la Belle Époque ou du <link-text>Gilded Age<link-text> abordé au Met Gala cette année. 

En clair, nous sommes à la seconde moitié du XIXe, la Révolution Industrielle bouleverse le Monde depuis la fin du XVIIIe et tandis que l’agriculture régissait l’ensemble des modèles sociaux de l’époque, un système technique moderne se met en place. Nouvelles technologies, nouvelles formes d’énergie, nouveaux secteurs d’activité ; c’est la structure économique et sociale des Hommes qui évolue, et qui nous pousse subtilement, de plus en plus, dans un amour shakespearien entre production et consommation.

L’Époque Victorienne, c’est donc cette même mouvance, les constats plus ou moins semblables des fameuses "périodes de prospérité" : l’Empire Britannique règne sur le Monde, pourtant, les conditions de travail sont médiocres, le niveau de vie n’augmente pas et les produits de consommation perdent en qualité.

C’est le fondement même de la critique sociale, du romantisme social - on n’en parlait brièvement <link-text>ici<link-text>.

Et c’est dans cet esprit que le Arts and Crafts est né.

Une figure trône au-dessus de tous, celle de William Morris, tête de course de ce mouvement réfractaire. Peut-être incarne-t-il aujourd’hui l’un des visages des prémices du design puisqu’il était certainement l’un de ces acteurs qui influait la discipline avant même qu'on la conscientise.

Designer avant l’heure donc, il était écrivain, poète, imprimeur, peintre, architecte et j’en passe. Surtout, c’était un penseur, partagé entre un milieu bourgeois et une approche socialiste.

C’est face au constat d'une société priorisant certains bénéfices capitalistes au profit de toute notion d’esthétique ou de qualité ; largement inspiré par les théories de John Ruskin, écrivain et poète qui prônait, entre autres, un retour à une alliance des arts et de la nature - nous y reviendrons - que les deux artistes décident de se révolter contre l’industrialisation, la déshumanisation de l’ouvrier et la mort du travail artisanal.

C’est le fondement même du mouvement : rapprocher la production de l’artisanat.

C’était d’abord réhabiliter le travail fait main, réapprendre et surtout sauvegarder les techniques traditionnelles. Morris et Ruskin esquissaient les premières critiques des conditions de travail des classes ouvrières. Mais c’était plus large encore.

Pour William Morris, il n’y a que le travail fait main qui garantit la qualité du produit et - entre autres - parce que l’homme ne peut être qu’heureux dans l’exercice de ses fonctions pour garantir des rendus de qualité.

Vous saisissez la nuance, dans les faits, les conditions de travail des employés et la qualité des produits sont liées. Une approche qui résonne encore tant aujourd’hui.

Et c’est ainsi qu’il dresse les enjeux de son mouvement. Parce que pour s’épanouir, l’homme doit aussi participer à chacune des étapes de production de l’objet. C’est cet affect entre l’homme et sa création qui rendra alors ‘l’ouvrier plus heureux mais aussi l’objet plus beau, par le supplément d’âme qui s’en dégagera’. On est alors loin du positionnement sociétal de l’époque.

Mais ce qu’il y a toujours d’aussi fascinant, ce sont ces mêmes similitudes entre des dynamiques datant de plus d’un siècle et certaines aspirations contemporaines.

C’est ce rapport subtil entre un mouvement novateur de la fin du XIXe siècle et les aspirations sociales d’aujourd’hui. Ce sont les <link-text>heures silencieuses,<link-text> dans un premier temps abordées comme mesure sociale pour aider les porteurs de <link-text>TSA<link-text> mais qui s’étendent finalement à l’ensemble du grand public, sensible à cette 'pause' dans une vie trop souvent rythmée par le brouhaha - nous en parlions la semaine dernière

Largement, en fait, ce sont ces grands enjeux contemporains qui tendent à déconstruire certains modèles pour tantôt garantir notre santé mentale, améliorer les conditions de travail, déprogrammer l’obsolescence, prôner les circuits courts, la qualité ; simplement même, sauver notre planète.

En effet, le mouvement était tel à l’époque qu’il engendrait diverses formes d’exils de groupes d’artistes et d'artisans partis vivre traditionnellement à la campagne. Ils réapprenaient les techniques artisanales et en adéquation avec la nature, comme certaines initiatives citoyennes et.ou individuelles qui se multiplient aujourd’hui.

<p-title>S.S.DALEY<p-title>

Je ne crois pas que Morris imaginait son approche dans la mode ; bien que peut-être.
Steven Stokey Daley s’en imprègne, lui. D’abord esthétiquement, certes. C’est épuré, aux allures nordiques et avec des symboles de la nature. Mais ça colle aussi plutôt bien aux valeurs du mouvement. Les pièces sont fabriquées avec des matières issues de fins de stock d’artisans locaux et toujours sur commande.

Ce sont ces approches, comme celle de <link-text>l’upcycling<link-text> de la marque - ou créer du neuf avec du vieux - qui nous paraissent aujourd’hui simplement normales. Bien que certains n’aient toujours pas saisi les enjeux, comment, tous de fois, imaginer la création sans appréhender les enjeux environnementaux, sociaux, les conditions de travail et j’en passe.. ?

Néanmoins, ces similarités, qui font sens aujourd’hui, portent parfois à confusion. Parce que pour n’apercevoir que si peu de changements entre hier et aujourd'hui, étaient-ils drôlement en avance, ou sommes-nous désormais beaucoup trop en retard ?

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LES DROITS DES PERSONNES LGBT EN FRANCE :

Aujourd'hui c'est l'occasion, en abordant les droits des personnes LGBT, de faire la rétrospective d'une révolution sexuelle qui dure, évolue et s'affirme depuis des siècles. Un peu d'histoire donc, ça ne fait pas de mal, surtout lorsqu'on peut se remémorer celle, ceux et celles qui se sont battus pour que les pensées évoluent.

1791

La Révolution française décriminalise les relations homosexuelles.

1945

Distinction entre les sexualités & l’âge pour les rapports sexuels. 21 ans pour les rapports homosexuels & 13 ans pour les rapports hétérosexuels.

1965

Doublage de la peine minimum pour outrage public à la pudeur lorsqu’il s’agissait de rapports homosexuels.

1974

L’âge de majorité sexuelle pour les rapports homosexuels est abaissé à 18 ans, puisque la loi change l’âge de majorité.

1978

La loi va passer de la répression de l’homosexualité à celle de l’homophobie.

1980

Supression du doublage de peine établit en 1960.

1982

Législation discriminatoire concernant l’âge de consentement est abolie.

1983

Discrimination dans la possibilité de donner son sang pour les personnes homosexuelles, suite à l’épidémie du sida.

1985

Protection contre les discriminations en raison de l’orientation sexuelle.

1999

Les couples de même sexe sont reconnus par le concubinage, & adoption possible mais qu’en tant que célibataire.

2004

L’homophobie fait partit des motifs de discriminations, & peine établie lors de propos publics incitant à la haine, diffamatoire ou injurieux en raison de l’orientation sexuelle.

2005

Peine pour la diffamation, l’injure & la provocation à la haine non publiques

2010

La transidentité n’est plus considérée comme une maladie mentale.

2013

Le mariage des couples de même sexe, & adoption possible par les couples homosexuels mariés, ainsi que l’adoption de l’enfant du conjoint au sein d’un couple marié.

2015

Interdiction de toute discrimination pour le don du sang en raison de son orientation sexuelle.

2016

Les HSH (homme ayant des rapports sexuels avec un ou d'autres hommes) ayant été abstinents pendant 1 an peuvent alors donner leur sang, cet arrêté prend effet à partir du 10 juillet de la même année. De plus, les personnes dans une relation stable depuis 4 mois ou qui ont été abstinents pendant 4 mois, peuvent donner leur plasma sanguin pour des études.

2016

Reconnaissance de l’identité de genre comme l’un des critères de discrimination.

2016

Changement d’état civil pour les personnes trans établit (gratuitement & en mairie pour le prénom, mais la décision d’un tribunal pour le genre est toujours d’actualité), & sans l’obligation d’intervention chirurgicale.

2017

Reconnaissance de la transphobie comme une circonstance aggravante applicable à l’ensemble des crimes ou des délits punis d’une peine d’emprisonnement.

2019

Autorisation d’insémination artificielle avec donneur aux femmes cis, & non aux personnes trans.

2020

L’arrêté de 2019 est abaissé de 12 à 4 mois, pour la durée d’abstinence permettant aux HSH de donner leur sang.

2021

Depuis août 2021, les couples de femmes ont accès à la procréation médicalement assistée (PMA), au même titre que les femmes seules et les femmes en couple avec un homme.

2021

L'UE déclarée zone de liberté LGBTIQ. Une résolution qui reconnaît l’ensemble du territoire européen comme "zone de liberté LGBTIQ"(nouvelle fenêtre) et rappelle que les autorités nationales dans l’ensemble de l’Union, devraient protéger et promouvoir l’égalité et les droits fondamentaux pour tous, y compris pour les personnes LGBTIQ.

2020_2013

Le "Plan national d’actions pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+" continu. Cette action liste 42 mesures concernant tous les domaines de la vie quotidienne : la sphère familiale, l’école, l’université, le travail, le sport, la santé, etc. Entre autres :
  • L’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires    La facilitation de l’utilisation du prénom d’usage pour les personnes trans dans les documents administratifs non officiels pour les agents de la fonction publique comme pour les usagers  
  • L’élaboration d’un guide sur l’accueil des élèves et des étudiants trans à destination de l’ensemble du personnel de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur    
  • La lutte contre les thérapies dites « de conversion »    La poursuite de l’adaptation des formulaires administratifs afin d’inclure les familles homoparentales    
  • Le développement de la formation continue des référents LGBT+ au sein des commissariats de police et des brigades de gendarmerie

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